Friday, October 25, 2013

SAINT JOSEPH PAR CEUX QUI L'AIMENT

"Souvenez-vous, O le meilleur des Pères, qu’on n’a jamais eu recours à Vous sans se voir exaucé."

Le Cardinal MERCIER (1851-1926)

Archevêque de Malines, le Cardinal Mercier insiste sur la vie intérieure de Saint Joseph gardien des âmes sacerdotales. A Nazareth, Dieu habitait personnellement. Marie était là et Jésus s’y disposait à apprendre au monde que le Ciel était descendu sur la terre: “O mon Dieu, qui dira les adorations discrètes, les hymnes silencieuses d’actions de grâces, les accents brûlants qu’ensemble, époux et épouse, vous faisiez monter de vos coeurs, tandis que vous veilliez sur les jours de l’Enfant-Dieu. Regardiez-vous le Père penché sur son Fils? Ou, dans une vision de sacrifice, regardiez-vous l’Enfant déjà à l’autel, au Cénacle, au Calvaire, dans les temples de la chrétienté?... 
Ensemble vous deviez pleurer, pensant à ce qu’il en coûterait à votre cher Jésus de devenir le Rédempteur du monde.
Ensemble vous deviez exulter à l’idée de la gloire qui couronnerait  éternellement son sacrifice...”  [4] 
La contemplation de la vie intérieure de Saint Joseph devrait contribuer à ranimer, dans les âmes sacerdotales, la racine de la sainteté.


Paul CLAUDEL (1875-1956)

Le 24 mars 1911, dans sa “Lettre à Sylvain”   Paul Claudel constate: la vocation de Saint Joseph est une vocation singulière. Il écrit:“Quelle vocation plus singulière que la virginité pour un homme, à cette époque surtout! Pourquoi l’avait-il adopté? Qu’il devait être patient et fort contre l’ennui, comme le soleil qui chaque matin recommence sans s’ennuyer la même route!...
Joseph est le Patron de la vie cachée, l’Écriture ne rapporte pas de lui un seul mot. C’est le silence qui est père du Verbe. Que de contrastes chez lui!  Il est le Patron des célibataires et des pères de famille, celui des laïcs et celui des contemplatifs! celui des prêtres et celui des hommes d’affaires...“  [5] 

Chanoine Maurice BOUVET (1880-1948)

“Il faut aller jusqu’à l’idée profonde: le sens est alors d’une étonnante plénitude, et le culte de Saint Joseph paraît sous son vrai jour qui le magnifie. On va, il est vrai, de surprise en surprise.” Maurice Bouvet rappelle déjà deux thèmes principaux dans ce culte rendu à Saint Joseph: le combat que doit mener l’Église ainsi que son agonie d’une part, et la nécessité de bien mourir, d’autre part.
“Église et agonie incluent un élément commun: l’idée de combat... C’est là assurément l’idée la plus étrangère à ce culte tel qu’on l’entend d’ordinaire. C’en est pourtant l’idée essentielle. Saint Joseph est le Patron de l’Église parce que l’oeuvre que l’Église accomplit est exactement la suite de celle qu’il a faite lui-même: elle peine pour donner au Christ les accroissements de son Corps mystique en lui gagnant et unissant des âmes qui aient part à sa vie comme tous  les éléments constituant de notre corps ont part à notre âme. Elle travaille aussi  à lui faire le sang de sa Passion perpétuelle que, d’âge en âge, ses fidèles prolongent de leurs souffrances. Son oeuvre se range donc en quelque sorte d’elle-même sous le patronage de Saint Joseph et la met à son école... Toute lutte ainsi menée est la lutte quotidienne du pauvre charpentier de village qui nourrit à la sueur de son front le Sauveur.”

Pierre L’ERMITE (Mgr LOUTIL) né en 1863

Mgr Loutil, plus connu sous le nom de Pierre l’Ermite, a écrit, dans un article publié dans le journal “La Croix” à propos de Joseph:
“L’Église n’est pas un arbre mort. Chaque siècle, elle pousse en avant le saint dont elle a besoin pour parer aux besoins d’une époque... Sa préoccupation, aujourd’hui, (au début du XXè siècle) est cette immense classe ouvrière travaillée par de mauvais bergers...Alors, sur la scène du monde, l’Église fait avancer Joseph, l’ouvrier modèle... celui qui aime son travail et le fait bien... La montée de Joseph sur le plan social est presque une réparation. Il a d’abord été laissé dans l’ombre. L’Évangile parle quatorze fois de Joseph, mais ne cite aucune parole de lui. C’est le saint du silence.
Il faut arriver aux Croisades, à Saint Bernard, à Saint François d’Assise, pour saluer son étoile qui monte à l’horizon. Mais alors, ce pauvre Joseph, le monde se met à le tourner en dérision... Et les peintres de la Renaissance, suivis avec ardeur par ceux de Saint Sulpice, font une autre offensive, ils nous présentent un Saint Joseph vieux, très vieux, chauve, délavé, avec du sang de guimauve dans les veines...
Saint Joseph est le patron de ceux qui aiment la vie intérieure. Il ne demande rien au monde que de l’ignorer. Il sait que Dieu ne se trouve pas dans l’agitation, et que la solitude d’âme est la patrie des forts. ”  [6]

[1] Saint Joseph Patron des communautés religieuses”  par le Chanoine LAMOTHE-TENET - Editeur J. Martel ainé, Imprimeur de N.S.P. le Pape.  Montpellier (1879)
[2] “Les excellences du glorieux Saint Joseph”.  Cité par Mrg Villepelet dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”
[3]  Cité par Mrg Villepelet dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”
[4] Cité par Mrg Villepelet dans “Les plus beaux textes sur Saint Joseph”
[5] Paul Claudel  “Positions et Propositions”  - Édité chez Gallimard  (1934)

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