Monday, December 2, 2013

03122013 / 2.4.10. Question

Souvenez-vous, O le meilleur des Pères, qu’on n’a jamais eu recours 
à Vous sans se voir exaucé.

Question

Qu'il nous soit permis ici de proposer et résoudre une question qui a trait au sujet qui nous occupe et qui intéresse particulièrement la vie des personnes ecclésiastiques.
De ce que saint Joseph a obtenu, par ses mérites, la réalisation de son élection à la dignité d'Epoux de la Bienheureuse Vierge, peut-on conclure que tous ceux qui sont appelés à occuper une place dans la hiérarchie ecclésiastique doivent cette faveur à leurs mérites personnels?
Non, cette conclusion ne peut s'admettre dans sa généralité. Il est des cas où ceci peut avoir lieu : c'est ainsi que nous lisons de saint Pierre Martyr, dans la collecte du jour de sa fête, qu'il mérita d'obtenir la palme du martyre. Mais ce serait une erreur de vouloir trop généraliser. N'est-ce pas à la grâce divine, et nullement à ses mérites personnels, que le grand saint Paul fut redevable de sa vocation à l'apostolat? « Si saint Paul a obtenu la grâce, observe saint Augustin[102], ce n'est certes pas à ses bons mérites qu'il le doit; au contraire, nous savons quels démérites il s'était acquis. »
Le mérite regarde donc l'augmentation de la grâce et l'acquisition de la vie éternelle, en tant que Dieu nous meut à faire le bien pour cette fin; quant aux autres choses, telles que les biens temporels, la vocation à l'apostolat et autres semblables, elles peuvent bien être l'objet du mérite de condigno, non pas absolument parlant, mais en tant que ce sont là des moyens pour augmenter la grâce et procurer la gloire finale. « Cela tombe sous le mérite de condigno, dit saint Thomas[103], à quoi la motion de la grâce s'étend. Or la motion d'un être qui meut une chose ne s'étend pas seulement au terme dernier du mouvement, mais aussi à toute la suite du mouvement. »

« Jésus règne, Marie gouverne, Joseph administre » (Marguerite du Saint-Sacrement, carmélite à Beaune [1619-1648]).

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« Le Seigneur a réuni en Joseph, comme dans un soleil, tout ce que les saints ont ensemble de lumière et de splendeur » (saint Grégoire de Nazianze, Docteur de l’Eglise [329-390]).

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Le Seigneur veut nous faire entendre que de même qu'Il fut soumis sur terre à celui qu'on appelait son père, qui était son père nourricier, et qui à ce titre pouvait lui commander, Il fait encore au ciel tout ce qu'il lui demande.  (Sainte Thérèse d'Avila [1515-1582])

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02122013 / 2.4.9. Le mérite de saint Joseph par rapport à celui de ses frères

Souvenez-vous, O le meilleur des Pères, qu’on n’a jamais eu recours 
à Vous sans se voir exaucé.

Le mérite de Saint Joseph par rapport à celui de ses frères

On peut aller plus loin encore et dire que d'autres jeunes hommes, peut-être, se trouvaient aussi proches parents de Marie que saint Joseph et ainsi auraient eu également droit à sa main. D'abord, une tradition constante veut que saint Joseph ait eu pour frère Cléophas, ou Alphaeus, que l'Ecriture nous montre comme étant le père de Jacques le Mineur[99]. En outre, de graves auteurs nous donnent aussi saint Joachim comme frère de saint Joseph selon la nature, et dans ce cas, Marie aurait été la nièce de son Epoux.[100] Pour Joachim, il ne pouvait pas être question d'union nuptiale avec Marie, puisque par son mariage avec Anne, il était devenu son père selon la nature; pour Cléophas, la chose aurait été possible, n'eût été son mariage avec cette autre Marie, que l'Ecriture appelle précisément Marie de Cléophas[101]. Il ne restait donc que saint Joseph que, d'un côté, les circonstances indiquaient comme devant être l'Epoux de Marie, et que, de l'autre, ses mérites personnels rendaient entièrement digne de ce choix.
D'ailleurs, comme Marie était liée à Dieu par le vœu de chasteté, elle aurait très bien pu s'abstenir entièrement de tout mariage; aussi bien, peut-on attribuer aux mérites de saint Joseph, que Dieu ait incliné la volonté de la future Mère du Sauveur à contracter avec lui l'union matrimoniale



****« Jésus règne, Marie gouverne, Joseph administre » (Marguerite du Saint-Sacrement, carmélite à Beaune [1619-1648]).

****« Le Seigneur a réuni en Joseph, comme dans un soleil, tout ce que les saints ont ensemble de lumière et de splendeur » (saint Grégoire de Nazianze, Docteur de l’Eglise [329-390]).

****Le Seigneur veut nous faire entendre que de même qu'Il fut soumis sur terre à celui qu'on appelait son père, qui était son père nourricier, et qui à ce titre pouvait lui commander, Il fait encore au ciel tout ce qu'il lui demande. (Sainte Thérèse d'Avila [1515-1582])

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01122013 / 2.4.8. On résout quelques objections

Souvenez-vous, O le meilleur des Pères, qu’on n’a jamais eu recours 
à Vous sans se voir exaucé.

On résout quelques objections

Contre cette thèse du mérite de saint Joseph, concourant comme cause déterminante à son élection à la dignité d'Epoux de Marie et de Père putatif de Jésus, on objectera peut-être que ni les mérites du Sauveur, ni ceux de la sainte Vierge n'ont concouru, dans l'ordre de l'exécution du plan divin, à l'élection, pour Jésus, de la filiation divine, pour Marie, de la divine maternité; et cependant les mérites de l'un et de l'autre n'étaient certainement pas inférieurs à ceux de saint Joseph
Nous répondons que la raison pour laquelle saint Joseph a pu mériter et a mérité en réalité cette dignité, n'est pas que ses mérites fussent supérieurs à ceux de Jésus et de Marie; mais à ce fait, qu'il y avait proportion entre ses mérites et la dignité que Dieu lui conférait, proportion qui manque entre les mérites de Jésus et de Marie et leurs dignités respectives. Quant à la dignité de Jésus ainsi qu'à celle de Marie, elles appartiennent intrinsèquement, comme nous l'avons dit, à l'ordre de l'Incarnation; ce qui n'est pas le cas pour la dignité de saint Joseph, qui ne surpassa pas l'ordre des choses créées, et qui par conséquent conserve une certaine proportion avec les mérites du glorieux Patriarche. La dignité de saint Joseph ne sort pas du cadre de la grâce sanctifiante, puisque la raison d'être de son élection à l'office d'Epoux de Marie et de Père nourricier de Jésus fut le fait d'être plus uni à Dieu par les liens de la charité.
Qu'on ne dise pas non plus que les saints Patriarches de l'Ancien Testament n'ont mérité que de congruo les circonstances de l'Incarnation, dont précisément fait partie la dignité de saint Joseph. La raison pour laquelle ces anciens Pères n'ont mérité ces circonstances que de congruo, est que l'objet de leur mérite, c'est-à-dire les circonstances de lieu, de temps, de personnes, ne leur appartenaient pas personnellement, tandis que la dignité de saint Joseph était son bien propre à lui : or nous savons que si un homme en état de grâce mérite pour un autre, il ne peut le faire que de congruo, tandis que pour lui-même, toute proportion gardée, il peut, selon les enseignements de la théologie, mériter de condigno[98].
Nous avons rappelé comment le motif qui détermina la très sainte Vierge à choisir saint Joseph pour son Epoux, fut la prescription de la loi de Moïse, qui ne lui permettait pas de s'unir en mariage avec un homme d'une autre famille. Mais il faudrait bien nous garder de voir, dans cette disposition légale, un obstacle au mérite du saint Patriarche. Nous savons que deux ou plusieurs causes d'ordres différents peuvent très bien marcher de pair dans la production d'un même effet. Dans notre cas, ces deux causes, la loi de Moïse et le mérite de saint Joseph appartiennent à deux ordres différents mais se complètent mutuellement : la première cause est l'œuvre de l'Esprit Saint; la seconde, l'œuvre du saint Patriarche.


« Jésus règne, Marie gouverne, Joseph administre » (Marguerite du Saint-Sacrement, carmélite à Beaune [1619-1648]).

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« Le Seigneur a réuni en Joseph, comme dans un soleil, tout ce que les saints ont ensemble de lumière et de splendeur » (saint Grégoire de Nazianze, Docteur de l’Eglise [329-390]).

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Le Seigneur veut nous faire entendre que de même qu'Il fut soumis sur terre à celui qu'on appelait son père, qui était son père nourricier, et qui à ce titre pouvait lui commander, Il fait encore au ciel tout ce qu'il lui demande.  (Sainte Thérèse d'Avila [1515-1582])
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30112011 / 2.4.7Mérite personnel de saint Joseph par rapport à son élection à la dignité d'Époux de la Vierge Marie
Souvenez-vous, O le meilleur des Pères, qu’on n’a jamais eu recours 
à Vous sans se voir exaucé.

Mérite personnel de saint Joseph par rapport à son élection à la dignité d'Époux de la Vierge Marie

Nous abordons ici le second doute se rapportant à l'élection de saint Joseph à la dignité d'Epoux de la Vierge Marie : jusqu'à quel point ses mérites personnels ont-ils contribué à lui assurer un si grand privilège ?
D'abord, il est à peine besoin de rappeler ce que nous avons déjà dit, à savoir que nous ne parlons pas ici de l'élection de saint Joseph à cette dignité, selon que ce mot, élection, est synonyme de prédestination, ou au moins fait partie de l'acte par lequel Dieu choisit de toute éternité une personne à un certain degré de gloire éternelle : l'élection, prise dans ce sens, est entièrement gratuite et ne peut être influencée par aucune cause seconde. Il s'agit donc de l'exécution du plan divin, c'est-à-dire, des moyens choisis par Dieu pour obtenir, dans le temps, le résultat voulu.
Nous avons déjà mentionné les circonstances extérieures qui ont déterminé le choix du saint époux. Ces circonstances, avons-nous dit, étaient les prescriptions de la loi de Moïse par rapport aux contrats de mariages chez les Juifs. La stricte parenté, existant entre Marie et Joseph, fut le motif extérieur qui détermina le choix de Joseph à la dignité d'Epoux de Marie.
Mais, outre cela, il y eut un motif intérieur : ce motif fut l'insigne mérite du saint Patriarche.
Rappelons d'abord que le mérite est de deux sortes : l'un est dit de condigno, l'autre de congruo. Celui-là consiste en ce que la bonne œuvre que nous faisons procède en vertu de la motion divine, c'est-à-dire, en tant que l'homme est mû par le don de la grâce vers la fin à laquelle il est destiné, qui est la vie éternelle. De cette manière, l'homme peut mériter non seulement la béatitude finale, mais aussi l'augmentation de la grâce et jusqu'aux biens temporels, en tant que ceux-ci sont utiles pour accomplir les œuvres de vertu qui nous conduisent à la gloire. Le mérite de congrue, consiste en ce que la bonne œuvre que nous faisons procède du libre arbitre, c'est-à-dire, en tant que nous l'accomplissons librement; car il est convenable que, tandis que l'homme se sert dignement de son libre arbitre, Dieu, de son côté, agisse encore plus excellemment selon son pouvoir transcendant, qui n'est autre que sa bonté même.
Ces considérations nous amènent à affirmer que le glorieux saint Joseph mérita, non pas seulement de congruo, mais aussi de condigno, selon l'ordre établi par la divine Providence dans ses décrets éternels, le privilège d'être élu à la dignité d'Epoux de la très sainte Vierge et de Père putatif de Jésus-Christ. Car, d'une part, ce que nous acquérons par nos propres mérites rejaillit à notre honneur plus que ce que nous recevons gratis; d'autre part, saint Joseph, en vertu de la grâce du Saint-Esprit, put être dirigé par lui, même sans qu'il le sût, à cette insigne dignité, dont la nature ne surpassait pas la valeur de ses mérites. Nous pouvons donc conclure que c'est à ses propres mérites, comme à une cause directe et immédiate, que saint Joseph dut d'être choisi, de préférence à tout autre concurrent, à cette incomparable dignité, en tant que cette même dignité devait le préparer à la gloire sublime qui l'attendait au ciel.
Mais, comme nous ne devons rien avancer en théologie qui nesoit fondé sur l'Ecriture sainte ou sur l'autorité de l'Eglise, voyons maintenant si d'une source ou de l'autre nous pouvons tirer quelque preuve en faveur de notre thèse.
Ouvrons 1'Evangile de saint Matthieu, et qu'y lisons-nous ?[96] « Joseph, fils de David, est-il dit, ne craignez pas de garder Marie comme votre épouse. » Ces paroles de l'Ange ne supposent-elles pas, chez saint Joseph, un droit acquis par ses mérites, à la main de Marie, soit qu'il ne l'eût pas encore choisie pour son épouse, soit que, comme nous l'avons enseigné, elle habitât déjà avec lui?
L'autorité de la sainte Liturgie n'est pas moins explicite. Dans l'hymne des Vêpres de la fête de saint Joseph, l'Eglise chante ces paroles : « Illustre par vos mérites, vous avez été uni, par un chaste lien, à la Vierge célèbre. » Les paroles de saint Bernard ne sont pas moins explicites [97]: « Il n'y a point de doute que ce Joseph, auquel la Mère du Sauveur fut donnée en mariage, ne fût un homme bon et fidèle. Il fut, dis-je, ce serviteur fidèle et prudent, que le Seigneur a choisi pour être la consolation de sa Mère, et le nourricier de sa chair. »


****« Jésus règne, Marie gouverne, Joseph administre » (Marguerite du Saint-Sacrement, carmélite à Beaune [1619-1648]).

****« Le Seigneur a réuni en Joseph, comme dans un soleil, tout ce que les saints ont ensemble de lumière et de splendeur » (saint Grégoire de Nazianze, Docteur de l’Eglise [329-390]).

****Le Seigneur veut nous faire entendre que de même qu'Il fut soumis sur terre à celui qu'on appelait son père, qui était son père nourricier, et qui à ce titre pouvait lui commander, Il fait encore au ciel tout ce qu'il lui demande. (Sainte Thérèse d'Avila [1515-1582])

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29112011 / 2.4.6. Marie, fille unique de ses parents
Souvenez-vous, O le meilleur des Pères, qu’on n’a jamais eu recours 
à Vous sans se voir exaucé.

Marie, fille unique de ses parents

D'après ce que nous avons dit, on peut à peine douter que Marie fût l'unique enfant des saints époux, Joachim et Anne. Le beau mot de Fulbert de Chartres, nous en donne une garantie. « Heureux Joachim, dit-il[95], plus heureux que tous les autres pères, vous méritâtes d'être appelé l'auteur d'une si heureuse enfant! Aussi bien, êtes-vous heureux, pour avoir mérité de recueillir sous votre toit non plusieurs enfants, mais une seule jeune fille, qui devait concevoir et mettre au monde l'unique Fils de Dieu. Non, il ne convenait pas que les très saints parents de cette Vierge singulière fussent maculés par la propagation de plusieurs enfants, eux qui devaient être les soutiens et les éducateurs excellents de l'unique Mère de Notre-Seigneur. »
Ajoutons encore cette remarque que, si la très sainte Vierge n'avait pas été la fille unique de ses parents et l'héritière de leurs biens, il n'y aurait pas eu pour elle de motif d'entreprendre le voyage de Nazareth à Bethléem, surtout dans l'état de grossesse où elle se trouvait. Mais elle le fit, en conformité des ordres de César, qui avait commandé le recensement des familles, précisément en vue de l'enregistrement des biens familiaux sur les cadastres impériaux. Marie était donc fille unique de Joachim et d'Anne, et il serait souverainement téméraire de lui attribuer des frères et des sœurs.
Il nous faut donc conclure que Dieu n'a pas choisi d'autres moyens de pourvoir au mariage de saint Joseph avec la très sainte Vierge, si ce n'est les prescriptions de la loi de Moïse, prescriptions que lui-même avait inspirées, croyons-nous, en vue de cette sainte alliance, qui devait aboutir à la naissance de son Fils bien-aimé sur la terre. Ainsi donc, les lois dictées par Moïse dans l'Ancien Testament devaient, dans ce cas encore, servir à l'accomplissement des desseins divins, par rapport aux saints parents de Jésus-Christ

****« Jésus règne, Marie gouverne, Joseph administre » (Marguerite du Saint-Sacrement, carmélite à Beaune [1619-1648]).

****« Le Seigneur a réuni en Joseph, comme dans un soleil, tout ce que les saints ont ensemble de lumière et de splendeur » (saint Grégoire de Nazianze, Docteur de l’Eglise [329-390]).

****Le Seigneur veut nous faire entendre que de même qu'Il fut soumis sur terre à celui qu'on appelait son père, qui était son père nourricier, et qui à ce titre pouvait lui commander, Il fait encore au ciel tout ce qu'il lui demande. (Sainte Thérèse d'Avila [1515-1582])

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