Sunday, August 11, 2013

SAINT JOSEPH ET LES APOTRES



Salve Regina.................Mais, à ne considérer que l'argumentation de saint Thomas, et en laissant de côté sa conclusion un peu absolue, on arrive facilement à déduire la prééminence de saint Joseph, même sur les apôtres. La mission de saint Joseph, étant d'un ordre plus relevé que celle des apôtres, exigeait, en vertu du principe de saint Thomas, une plus grande surabondance de grâces. « Certains offices, écrit Suarez, relèvent de l'ordre même de la grâce sanctifiante, et, dans ce genre, les apôtres tiennent le degré le plus élevé : aussi ont-ils eu besoin de plus de secours gratuits que les autres, surtout en ce qui concerne les dons gratuitement donnés et la sagesse. Mais il y a d'autres offices qui confinent à l'ordre de l'union hypostatique, en soi plus parfait, ainsi qu'on le voit clairement de la maternité divine en la bienheureuse vierge Marie, et c'est à cet ordre d'office qu'appartient le ministère de saint Joseph. » Sans vouloir tirer de conclusion absolue, le grand théologien « estime qu'il n'est ni téméraire, ni impie, mais au contraire que c'est opinion pieuse et vraisemblable de considérer saint Joseph comme le premier des saints en grâce et en béatitude. » In Sum. S. Thomae, IIIa, q. XXIX, disp. VIII, sect. 1; Opera, édit. Vivès, t. XIX, p. 125. On voudra bien remarquer la modération louable avec laquelle s'exprime Suarez.
La doctrine de la prééminence de saint Joseph avait été antérieurement professée par Gerson, Sermo in nativitatem virginis Mariae, IVa consideratio, dans Vivès (card.), Summa Josephina, Rome, 1907, p. 173; par saint Bernardin de Sienne, Sermo I de S. Joseph, c. 3, Opera, Lyon, 1650, t. IV, p. 254. A partir du XVIe siècle elle devient beaucoup plus courante; elle est admise par sainte Thérèse, saint François de Sales, plus tard par saint Alphonse de Liguori, etc. « Certes, pouvons-nous conclure avec Léon XIII, la dignité de Mère de Dieu est si haute qu'il ne peut être créé rien au-dessus. Mais, toutefois, comme Joseph a été uni à la bienheureuse Vierge par le lien conjugal, il n'est pas douteux qu'il ait approché, plus que personne, de cette dignité suréminente par laquelle la Mère de Dieu surpasse de si haut toutes les natures créées. » Encycl. Quanquam pluries. A prendre ces derniers mots dans leur sens plein, il faudrait conclure à la préémi­nence de saint Joseph non seulement sur tous les saints, mais encore sur les anges. Mais il va de soi qu'on ne saurait interpréter cette simple assertion d'un document pontifical autrement que comme une indi­cation, et qu'il convient de montrer, en ce domaine, qui échappe à toutes nos prises, la plus grande pru­dence........ Salve Regina


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